Je serai sur le stand de Cornélius pour dédicacer Falaises demain de 11h à 12h et samedi de 14h à 15h. A bientôt.
THE HEADLESS MAN / Thibault Balahy
Bande dessinée / Carnets / Dessin / Projets / Livres et expos / Site /
Je serai sur le stand de Cornélius pour dédicacer Falaises demain de 11h à 12h et samedi de 14h à 15h. A bientôt.
Les pages réalisées pour le projet sweet 15 (à l'occasion des 15 ans de l'éditeur l'employé du moi) sont visibles ici.
Et un interview radiophonique autour de Falaises que vous pouvez écouter en suivant ce lien.
Pour finir on parle des adaptations littéraires en bande dessinée et du travail effectué sur Falaises, ici, page 10.
Avoir 15 ans. Je suis en train de réaliser 4 pages à l'occasion des 15 ans de l'employé du mois, un recueil collectif sera distribué pendant le festival d'Angoulême en Janvier. Voici la première planche.
Nous sommes, avec Loic Dauvillier, invités aux cafés littéraires de Montélimar. Ce sera du 4 au 5 octobre. Nous parlerons principalement de Falaises. Le programme est visible ici.
Voici le dessin réalisé pour le dernier recueil de la saison 1 : Stéphane, Mathilde et Irène. C'est en quatrième de couverture (au dos) avec quelques modifications... Encre de chine et encre.
Il y a peu, j'ai été invité à faire une carte blanche au musée de la bande dessinée. J'avais pu y parler de quelques planches choisies dans les collections ainsi que de mon travail sur Falaises. Un entretien radiophonique avait également été enregistré. Voici le lien pour ceux qui voudront l'écouter. Merci à la Cité, à Jean-Pierre Mercier, Eric Potel, Sébastien Bollut, Gilles Colas pour leur accueil.
Je serai au musée de la bande dessinée demain vers 18h pour une carte blanche. J'y parlerai de 5 planches en exposition (Guibert, De Crécy, Ware, Pratt et Weixiao Ming), ainsi que de 5 de mes planches originales de Falaises et de 5 ouvrages de la librairie. Puis suivra une séance de dédicaces. Venez donc si vous êtes dans les parages.
Et ci-dessus un morceau de sérigraphie à venir sur une idée de Loic Dauvillier et sans doute imprimé par les mains sales. A bientôt.
La tournée des dédicaces a commencé à Saint Malo, ville où j'ai vécu enfant. Je me rappelle encore m'être perdu dans le port, je devais avoir 4-5 ans. Mes parents avaient une maison à Ploubalay, amusant non? Quoi qu'il en soit, je voudrais remercier Brice de la librairie L'étagère pour son accueil. C'était très agréable!
Il semblerait que Falaises reçoive un très bon accueil si j'en juge les premières réactions. C'est très bon signe pour la suite.
Je vous livre ici ces premières critiques.
Celle de David Fournol pour commencer :
"
Le jour de l’enterrement, Olivier aurait pu pleurer, hurler, crier, être triste. Mais rien de tout ça ne lui sera autorisé, car son frère, pris d'un malaise, va s'effondrer au beau milieu de l'église. Emmené d'urgence à l’hôpital, Olivier restera seul, seul face à ses oncles, tantes et cousins, alors que son père restera au chevet d'Antoine malade, dans le coma. Pas un son ne sortira plus de la bouche de son frère pendant des années. Le soir, toujours abandonné, c'est une immense maison vide de toute vie, au silence oppressant qui va l’accueillir. Comment faire face à cette solitude, à ce chagrin ? Vers qui se tourner ? Vers qui trouver refuge et réconfort ?
La vie d'Olivier va continuer, bien obligé. Son frère reviendra à la maison au bout d'un certain temps. Leurs relations redeviendront proches mais jamais démonstratives. Celles avec son père quand à elles, sombreront petit à petit dans la violence et indifférence, Olivier se surprenant même certains jours à vouloir sa mort. Olivier va se construire, seul encore une fois, grandir, apprendre à décider par lui-même, partir, découvrir des gens et des lieux différents qui l'entraîneront sur tout un tas de chemins, certains merveilleux, certains dangereux. Il lui faudra beaucoup de temps et d’expérience pour comprendre et connaitre les choses qui font de lui ce qu'il est, appréhender ce qui fait son essentiel, ce qui va lui donner envie de continuer malgré la douleur, la peur, la lassitude et l'incertitude. Et vie jalonnée de différentes épreuves, violentes et injustes, incompréhensibles et dures, mais qui lui ont permis de trouver sa voie. L’écriture d'Olivier Adam est magnifique, que ce soit dans ses romans pour la jeunesse (la plus part aux éditions l’école des loisirs) ou pour les adultes, l'adaptation de Loïc Dauvillier est parfaite et le dessin de Thibault Balahy incroyable. Difficile d'en demander plus" David Fournol
Et le coup de coeur de la librairie Momie Metz :
"Nouveauté et coup de coeur : Falaises de Balahy et Dauvillier d'après Olivier Adam chez Olivius
Rien à raconter. Pas racontable. Le dessin tracé sur un coin de table, une pauv'table de bistrot pas stable et qui bringuebale, les ombres plaqu...ées, jetées à l'arrache, ...un sentiment d'intimité dépouillé de tout grimage pour aller à l'essentiel : cette gifle qui vous claque à la gueule et précède le malaise où vous perdez connaissance et disparaissez en vous-même.
Il fallait bien ça, tout ça et si peu, c'est à dire justement ça pour hausser le ton intimement, se libérer, comme sait le faire Olivier Adam. Rien n'est raconté mais tout est dit. A vous de voir... les falaises de l'inconscient sont des remparts vertigineux.
Littéralement conseillé."
MERCI A EUX
Je vais essayer de parler de ce qui m'a animé dans la réalisation de Falaises. Au départ c'est Loic Dauvillier qui me propose ce projet d'adapter le roman d'Olivier Adam. La question du suicide y est centrale, celui de la mère du héros-narrateur. Comment aborder ça quand on n'a jamais particulièrement envisagé ce thème dans son propre travail? Comment assumer cette noirceur et la restituer sans tomber dans le pathos? Genre de questions qu'on s'est vite posé avec Loic et que je me suis posé avant même de me lancer dans l'aventure.
Pour rentrer dans un récit, il faut que ça nous touche, il faut qu'il y ait suffisamment d'éléments qui nous parlent pour se les approprier.Et la première question à affronter (pour moi entous cas) c'est celle de l'adaptation. Comment je vais rentrer dans le vêtement d'un autre, comment pouvoir le faire sien? Est ce que ça a du sens pour moi? Quel intérêt?
Car je pense qu'il ne sert à rien d'adapter un récit si c'est pour le porter tel quel, il faut forcément le déformer, le découdre et le recoudre, sans quoi on aura l'air faux, déguisé. Ce n'est pas une lecture mais bien une relecture. Sinon à quoi bon?
Je me suis appuyé principalement sur le découpage de Loic, j'ai vite compris son respect de l'oeuvre initiale, de son auteur et en même temps de son expérience de conteur. En même temps, je sentais que cette matière première était à habiter et habiller, que le risque (après celui de coller au texte initial) était de coller littéralement au découpage de Loic.
Donc nous avons avancé en tatonnant chacun avec nos systèmes de références, nos expériences avec comme garde-fou de ne pas dénaturer le roman, de rester fidèle à une sorte de ressenti de lecteur (même si c'est un territoire flou).
Je pense que je n'aurai pas pu faire ce livre si j'avais moi-même été touché de près ou de loin par la question du suicide. J'avais donc une certaine distance avec le thème et je me suis donné comme défi d'amener de la lumière dans ce climat de noirceur. D'abord parce que je ne suis pas pessimiste de nature, ensuite parce que le roman contenait déjà cette dualité ombre-lumière.
Le suicide, donc. Ultime expression du désarroi. Acte-paradoxe. Geste qui gomme tous les autres. Hors-jeu radical. Mystère insondable, question qui n'aura pas sa réponse. Je me suis rendu compte que c'était pourtant ça qui était au coeur même de notre société. Le désir de mort se cache dans la politique, dans l'économique, dans la logique de l'entreprise, dans la solitude urbaine collectivisée, organisée, dans la gestion des ressources naturelles et humaines. Après des années d'une société du spectacle, s'amorce une société de la débâcle, pour finir en société du suicide?
Suicide. Je me suis rendu compte que j'avais aussi des choses à dire là-dessus. Kurt Cobain, Vincent Van Gogh et le fameux "suicidé de la société" d'Antonin Artaud. Suicide collectif dans les sectes. Seppuku politique de Mishima comme ultime tentative de réveiller les esprits de l'antémodernité. Suicide des travailleurs, suicide des fermiers, suicide des ados... La liste est longue et d'actualité. Il n'y a pas un mais des suicides, et chacun a un sens particulier.
Qu'est-ce que le suicide d'une mère sinon l'ébranlement de ce point du monde qui nous a permis d'advenir, d'apparaître? Comme une porte qui se ferme. Une fenêtre murée. Un puits vicié, une terre rendue stérile. Je songe à Mère morte, le tableau de Schiele. Je pense à Fukushima. Car notre mère la société se suicide aussi sous nos yeux, part en lambeau, ne nous nourrit plus d'un lait riche mais toxique.
Face à la mort, la sienne et celle des autres, il n'y a qu'une chose à faire : tenir droit, avancer, vivre, créer. Pour ne pas suicider sa vie. Car on peut vivre tout en étant mort. Et pour ne pas répandre le mal. Pour se donner une chance de descendance. Pour que la vie soit la plus forte. Pour donner tort aux évènements.
Falaises raconte l'histoire d'un homme, une sorte de Job moderne, qui finit par se reconstruire tant bien que mal sur un terrain rasé.
Il fallait être à la fois assez dur pour qu'on réalise un certain degré de violence et assez doux pour ne pas désespérer des capacités enfouies dans l'humain. J'espère y être parvenu.